Rappels juridiques

Le statut des baux commerciaux, institué par le décret n°53-960 du 30 septembre 1953, tend à assurer la protection du preneur dans son activité. À cette fin, il fixe au bail une durée minimale et reconnaît au preneur un droit au renouvellement à son expiration.  

En outre, il permet au preneur de s'adapter aux évolutions économiques en instaurant la possibilité de modifier la destination contractuelle du bail selon une procédure spécifique.

Enfin, il aspire à limiter la charge financière de la location grâce au plafonnement du loyer lors du renouvellement du bail.


Les conditions d’application du statut des baux commerciaux

Conformément aux dispositions de l’article L 145-1 du Code de commerce, les conditions d’application du statut des baux commerciaux sont les suivantes :

  • Le contrat doit être un bail ;

  • L’objet du bail doit être un immeuble ou un local existant ;

  • Un fonds de commerce doit y être exploité ;

  • Le preneur doit être inscrit au registre du commerce et des sociétés ou au répertoire des métiers.

Ces conditions sont cumulatives et non alternatives, ce qui signifie que l’absence de l’une d’entre elles ferait obstacle à l’application du statut des baux commerciaux au profit du preneur.


Sur les dispositions d’ordre public et le transfert de charges au preneur

Lors de la conclusion du bail commercial, il est indispensable d’être vigilant à la rédaction des clauses dans la mesure où le bail commercial ne peut déroger à certaines dispositions qui sont d’ordre public.

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Les articles L145-15 et L145-16 du Code de commerce énumèrent les dispositions légales que les parties ne peuvent contourner.

De manière pratique, conformément aux dispositions de l’article L 145-15 du Code de commerce, sont réputés non écrits, entre autres, quelle qu'en soit la forme, les clauses, stipulations et arrangements qui ont pour effet de faire échec :

  • Au droit au renouvellement ;

  • A la durée minimale de 9 ans du bail commercial ;

  • Aux congés aux échéances triennales offerts aux bailleur et preneur ;

  • A la révision triennale prévue ;

  • A l’état des lieux d’entrée et de sortie ; 

  • A l’inventaire précis et limitatif des catégories de charges, impôts, taxes et redevances liés au bail ;

  • Aux modalités de mise en œuvre de la clause résolutoire.

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Les dispositions de l’article L145-16 du Code de commerce  

L’article L145-16 du Code de commerce précise que sont également réputées non écrites, quelle qu'en soit la forme, les conventions tendant à interdire au preneur de céder son bail ou les droits qu'il tient du présent chapitre à l'acquéreur de son fonds de commerce ou de son entreprise ou au bénéficiaire du transfert universel de son patrimoine professionnel.


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Les autres dispositions

Outre les dispositions énoncées par les articles L145-15 et L145-16 du Code de commerce auxquelles il ne peut être dérogé, les parties ne peuvent faire échec aux dispositions suivantes.


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Les exceptions relatives au transfert de charges au preneur 

Toutefois, le bailleur peut faire supporter au preneur des travaux qui lui incombent normalement à condition qu’une clause expresse du bail le stipule.